Absence des noirs africains subsahariens dans le comité-conseil du MIDI, une autre controverse après celle de la publicité soulignant le 375e anniversaire de la Ville de Montréal
Monsieur le premier ministre,
Je vous interpelle directement sur cette injustice qui devrait être corrigée dans une société qui a toujours prôné la justice sociale et l’égalité de tous les citoyens, peu importe leur origine, ethnie, religion, orientation sexuelle ou sexe. Une Commission de consultation sur le racisme et la discrimination systémique qui veut régler, à juste titre, les problèmes de discrimination doit éviter de se faire accuser des mêmes injustices qu’elle prétend combattre. Plus jamais ça ! Nos droits doivent être respectés pour une meilleure inclusion de tous les citoyens. On ne peut pas me dire qu’il n’y a personne dans le processus de nomination qui a soulevé le drapeau rouge sur la non-représentativité des Afro-Québécois.
Je n’ai rien contre les nominations des membres actuels* et je ne doute point de leurs compétences. Mais je trouve que l’absence de la catégorie de population la plus touchée par la discrimination à l’emploi est un manque de respect total pour les communautés noires d’origine subsaharienne. Le gouvernement libéral provincial n’applique même pas ses propres recommandations et études factuelles « Quand on est à la recherche d’un emploi dans la région de Montréal, il vaut mieux s’appeler Bélanger ou Morin queTraoré, Ben Saïd ou Salazar. À caractéristiques et à compétences égales, un candidat au patronyme québécois a au moins 60 % plus de chances d’être invité à un entretien d’embauche qu’une personne qui a un nom à consonance africaine, arabe ou latino-américaine ». (Paul Eid)
« L’étude de la Commission a aussi démontré que les candidats aux noms à consonance africaine ont été nettement plus désavantagés que les candidats ayant des noms arabes ou latino-américains. Ainsi, le candidat au nom à consonance africaine pour un emploi peu ou non qualifié a été évalué plus négativement, avec un taux net de discrimination de 42,1 %, contre 35,1 % pour le candidat arabe, suivi plus loin derrière, par le candidat latino-américain avec 28,3 %. En ce qui concerne les emplois qualifiés, le taux de discrimination chez le candidat au nom à consonance africaine a été de 38,3 %, contre 33,3 %, pour les candidats arabes et 30,6 % pour les candidats latino-américains. » ( Discrimination raciale à l’embauche : cinq mérites de l’étude de Paul Eid, chercheur pour la Commission des droits de la personne)
Le Québec regorge des talents parmi lesquels des africains instruits, cultivés, compétents qui ont toujours prôné le dialogue interculturel et l’intégration économique dans leur société d’accueil. Pourquoi devrions-nous accepter donc que les instances décisionnelles nous ignorent dans la mise en place des politiques ou du choix des sujets à traiter sur des questions sensibles comme celle de la discrimination ou de la problématique du vivre ensemble?
Nous avons un devoir vis-à-vis de la société d’accueil : participer au développement socioéconomique et respecter les règles de cohésion sociale. Nous demandons une application de la réciprocité pour une meilleure participation aux enjeux de société. Nous faisons partie de la solution au plan économique, social, culturel et linguistique.
Monsieur le premier ministre, trouvez-vous normal que dans la liste des 14 membres choisis par le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) pour siéger au Comité-conseil, qu’aucun membre issu de l’Afrique subsaharienne n’y figure ? Nous ne laisserons personne parler à notre place.
Nous suivons collectivement les gestes concrets que vous poserez pour corriger cette injustice qui ne renforce pas le sentiment d’appartenance des Africains subsahariens.
Ensemble, nous sommes le Québec !, un très bon slogan qui doit s’inscrire dans nos actions, visions et projets collectifs. Luttons contre toutes les formes de discrimination (inter-intra et extracommunautaire) puisque la question du racisme et de la discrimination est plus complexe qu’elle n’en a l’air et nécessite une bonne pédagogie pour l’intérêt de toute la société.
Dans l’attente d’une suite favorable à ma demande, je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma haute considération.
Doudou Sow, citoyen socialement engagé
Les membres du comité-conseil
Présidente : Mme Maryse Alcindor, Administratrice d’État à la retraite
Mme Rachida Azdouz, Conseillère principale en développement stratégique à l’Université de Montréal
M. Kamel Béji, Professeur titulaire en Relations industrielles à l’Université Laval
M. Haroun Bouazzi, Co-président de l’Association des musulmans et arabes pour la laïcité au Québec
Mme Marie-Thérèse Chicha, Professeure titulaire à l’École de relations industrielles et titulaire de la Chaire en relations ethniques, Université de Montréal
M. Stéphane Brutus, Professeur à la John Molson School of Business de l’Université Concordia
M. Paul Eid, Professeur au Département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal
M. Habib El-Hage, Intervenant au volet interculturel du service de la vie étudiante du Collège de Rosemont
Mme Natasha Kanapé-Fontaine, Poète-interprète, comédienne, artiste en arts visuels et militante pour les droits autochtones et environnementaux
Mme Myrna Lashley, Professeure assistante au département de psychiatrie – Division de la psychiatrie sociale et transculturelle à l’Université McGill
Mme Émilie Nicolas, Présidente de Québec inclusif
M. Will Prosper, Co-fondateur de Montréal-Nord Républik
Mme Myrlande Pierre, Chercheure associée au Centre de recherche en immigration, ethnicité et citoyenneté (CRIEC), Faculté des sciences humaines, UQAM
Me Michèle Turenne, Conseillère juridique à la Direction de la recherche, de l’éducation-coopération et des communications à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ)
Suivi Dossier Absence des Noirs africains subsahariens dans le comité-conseil du MIDI
Accusé de réception (26 mars) + Réponse officielle du Cabinet du premier ministre du Québec ( 7 avril 2017)
Québec, le 7 avril 2017
Monsieur Doudou Sow
doudouqc@yahoo.ca
Monsieur,
Au nom du premier ministre, monsieur Philippe Couillard, j’accuse réception du courriel que vous lui faisiez parvenir le 26 mars dernier, dans lequel vous lui faites part de votre insatisfaction quant à la composition du comité-conseil formé pour préparer une consultation sur le racisme et la discrimination systémique, ainsi que la mise en œuvre prochaine de projets visant à supprimer les obstacles liés à ces problématiques.
Soyez assuré que nous avons lu avec attention le contenu de votre correspondance.
Comme ce dossier relève des responsabilités de la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, madame Kathleen Weil, nous transmettons copie de votre courriel à son cabinet afin qu’on puisse aussi prendre connaissance de vos propos.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Attachée politique
c. c. Mme Kathleen Weil, ministre
Réponse du Cabinet du premier ministre

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Bonjour M. Doudou Sow. Je vous félicite de votre détermination à être le leader pour cette revendication légitime. Nous nous sommes connu de puis 2008 (année de mon arrivée au Quebec) à l’organisme PROMIS. Depuis lors j’ai eu le temps de connaitre le Quebec et je tire la même conclusion sur le la discrimination systématique dont les africains noir sont les plus affectés au vue des statistiques. Nous arrivons ici bardé de diplômes et d’expérience professionnelles. Mais, subtilement, sous prétexte que les entreprises canadiennes ne n’acceptent pas les diplômes et les expériences acquises hors du canada on nous oblige de reprendre les études au canada. quand bien même on reprend les études avec de bonnes résultats, on constate déjà qu’il y a une volonté de freiner les nôtres (certains CEGEPS sont connus dans leur méthodes visant à pousser les africains à l’abandon de leur études de sciences infirmiers). Une fois les études terminées, beaucoup se retrouvent des années après endettés sans moindres emplois. C’est à croire que on nous laisse venir au Quebec pour être juste des vaches: On voudrait que nos diplômes occupé des emplois non qualifiés et paie les loyers, Internet, etc au même titre que ceux qui ont la part du lion en terme d’emplois. Il va falloir mobilier la communauté pour une descente à Quebec afin de faire entendre nos situations. Je suis à vos coté pour ce combat juste.
By: Emmanuel on 2 avril 2017
at 23 h 42 mi
Bonjour M. Sow,
Pour votre information: http://plus.lapresse.ca/screens/e9020f7c-0021-4659-a972-e2908ac6db6b%7C_0.html
Ce comité n’est pas un cadeau du gouvernement mais le fruit d’une lutte. Où étiez-vous quand cette revendication a été émise ? Avez-vous rejoint la coalition mise en place? http://www.racismesystemique.org/
S’il est bon de faire entendre sa voix, il est encore mieux de le faire en unissant nos forces, si tel est que votre combat est aussi celui de la justice pour tou.te.s. Ce n’est pas en jouant de particularisme, en nous divisant que le racisme systémique disparaitra. Et, c’est en tant que Noir.e.s que les africain.e.s sont racisé.e.s et discriminé.e.s (et depuis longtemps!) et non en tant que sénégalais, nigériens, ivoiriens ou autres.
Saadatou Abdoulkarim
By: Saadatou Abdoulkarim on 4 mai 2017
at 2 h 30 mi