L’acceptation de l’autre et la tolérance ne sont pas des acquis. Il faut une veille quotidienne par l’éducation et la sensibilisation. Des solutions visant à souligner les réussites des personnes issues des communautés culturelles et à encourager l’apprentissage de la différence doivent davantage être mises en œuvre. Il faut faire valoir les bons coups des personnes immigrantes.
Le phénomène de la diversité est relativement nouveau au Québec. La promotion de la diversité est une démarche efficace qui sensibilise davantage la société d’accueil à l’ouverture des personnes venues d’ailleurs pour enrichir le Québec sous toutes les facettes. C’est un premier pas de célébrer le mois de l’histoire des Noirs [entré en vigueur le 1er février 2007 sous le règne du gouvernement libéral provincial], mais aussi d’avoir une semaine contre le racisme et une semaine de rapprochement interculturel, des moments privilégiés pour faire la sensibilisation sur l’apport positif de l’immigration. Mais le gouvernement doit aller plus loin en changeant les manuels scolaires, en vantant la contribution des Noirs, comme on l’a fait pour combattre le sexisme.
Crée en 1997 sous le règne péquiste, le prix Jacques-Couture[1] souligne le travail exceptionnel fait par un organisme au niveau de la promotion et du rapprochement interculturel. Les premiers prix ont été remis le 8 novembre 1999 (le prix JACQUES-COUTURE pour le rapprochement interculturel; le prix CLAIRE-BONENFANT pour les valeurs démocratiques; le prix ANNE-GREENUP pour la solidarité. Et comme l’indiquait le site gouvernemental, « Ces trois prix sont divisés en deux catégories de candidats : Catégorie personnes; Catégorie entreprises et organismes publics, parapublics et communautaires[2] ».
Les incitatifs de reconnaissance symbolique et citoyenne comme le prix Jacques-Couture dans le cadre du prix québécois de la citoyenneté, mais aussi les prix décernés dans différentes catégories (catégorie « entreprises ou organismes du secteur privé », catégorie « personnes physiques », catégorie « organismes à but non lucratif ») permettent de mieux valoriser l’apport de la diversité, mais aussi reconnaissent le travail de leaders qui font évoluer la société québécoise de manière positive. Les informations sur les différentes éditions de 1999 à 2013 qui sont disponibles sur le site quebecinterculturel donnent une meilleure idée sur les figures portant le nom des prix, le profil des lauréats, bref l’importance de ces outils d’éducation citoyenne.
En mettant ce prix en place, les instigateurs démontrent aux PME qu’elles peuvent gagner un prix de la citoyenneté en ce qui concerne la gestion de la diversité. Dans la même dynamique, le gouvernement libéral provincial avait mis en place les trois catégories de prix en 2004 (sous Michelle Courchesne) :
- (le prix Maurice-Pollack pour l’accès à l’égalité en emploi, la gestion de la diversité et l’adaptation des services [le prix Maurice-Pollack pour l’accès à l’égalité en emploi des Québécois issus des communautés culturelles et des minorités visibles, l’aménagement de la diversité ethnoculturelle et l’adaptation des services en milieu de travail (appellation depuis 2006 et remplacement du titre ‘prix’ par ‘mérite’ Maurice-Pollack depuis 2012) (nouveauté gouvernementale), le prix Jacques-Couture pour le rapprochement interculturel (continuité de l’État), le prix Claire-Bonenfant pour les valeurs démocratiques (continuité de l’État),
- le prix Anne-Greenup pour la lutte contre le racisme et la promotion de la participation civique (nouveauté gouvernementale)),
- le prix Charles-Biddle pour l’apport exceptionnel à la société québécoise (nouveau Prix en 2006 sous la ministre Lise Thériault), mérites en francisation des nouveaux arrivants (depuis 2006).
- On peut citer également le dernier prix Relève d’Affaires – Diversité (depuis 2012 sous Mme Kathleen Weil).
La question de la discrimination est une question tellement complexe, à tel point qu’il faut faire de la pédagogie et continuer à faire une campagne de sensibilisation. Il faut mettre en commun les meilleures pratiques de lutte contre le racisme. Il demeure également primordial de fédérer tous les acteurs qui luttent sur le terrain à freiner ce mal qui gangrène une société démocratique, tant sur le plan de la diffusion que sur le plan financier. Il faut présenter un espace de débat pour que les personnes puissent s’exprimer. Des campagnes très bien ciblées permettent de lutter contre le racisme entre les communautés.
La représentativité dans le pouvoir et l’intégration en emploi dans tous les secteurs d’activité constituent une des solutions pour régler le problème. La présence dans les lieux de pouvoir et de représentation des différentes communautés rend crédible l’image de personnes immigrantes compétentes.
- Ce texte est tiré de mon livre « Intégration professionnelle des personnes immigrantes et identité québécoise : une réflexion sociologique » publié en avril 2014 (pp.183-185).
L’auteur est sociologue-blogueur, conférencier et consultant. Il est lauréat du Mois de l’histoire des Noirs, édition 2017.
Blogue de Doudou Sow (Intégration professionnelle)
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[1] Celui qui a signé l’entente Canada-Québec en matière « d’immigration et de sélection des ressortissants étrangers ».
[2] En ligne, http://www.quebecinterculturel.gouv.qc.ca/fr/prix-distinctions/prix-citoyennete/1999.html
Toujours toujours des mots justes et forts ! Merci Doudou !
By: Capdet Francoise on 10 février 2017
at 11 h 49 mi
Merci infiniment pour la qualité de tes formations.
By: Doudou Sow on 10 février 2017
at 13 h 17 mi