Publié par : Doudou Sow | 19 novembre 2009

Les difficultés d’intégration des personnes immigrantes

difficultés d'intégrationLe Québec qui compte 23% de la population canadienne accueille 13% de l’immigration canadienne et doit se féliciter de son image de terre d’immigration. La société québécoise à laquelle nous appartenons tous est, certes, accueillante et tolérante. Mais elle doit viser l’excellence afin de se positionner comme société modèle en matière d’immigration.

Les chiffres alarmants de Statistique Canada sur certaines communautés culturelles

L’emploi est la pierre angulaire de l’intégration des personnes immigrantes. Néanmoins, les chiffres alarmants de Statistique Canada sur certaines communautés culturelles publiés en février 2008 révélaient que le taux de chômage de la population en général est de 7% au Québec  contre 28% pour les Maghrébins, majoritairement francophones (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Mauritanie). Les immigrants en provenance de l’Afrique noire ont un taux de chômage de 20% et les Haïtiens  sont à 17,8%. (Lire à ce sujet, un article remarquable d’Olivier Bourque, Chômage des Maghrébins : « une honte pour le Québec » www.cyberpresse.ca, vendredi 28 mars 2008).

Et on se souviendra que même lorsque le taux de chômage était à son plus bas niveau depuis 30 ans (septembre 2007), l’écart du taux de chômage des immigrants comparé à celui de la société d’accueil ne s’était pas pour autant réduit.

Statistique Canada, dans une étude publiée en septembre 2007 portant sur « Les immigrants sur le marché du travail canadien » révélait que le taux de chômage des immigrants établis depuis moins de cinq ans à Montréal (2001-2006) était trois fois plus élevé que celui de la population en général. On imagine avec la crise actuelle que les chiffres sont encore plus catastrophiques. Les conséquences de la récession se font plus durement sentir chez les nouveaux arrivants sans expérience québécoise, le cercle vicieux du manque «d’expérience canadienne » ralentissant encore plus l’intégration des immigrants.

Pourtant, ces personnes qui ont été sélectionnées sur la base de critères facilitant en théorie leur intégration rapide en emploi sont souvent frustrées de ne pas retrouver leur dignité humaine. La reconnaissance des compétences acquises à l’étranger constitue un des talons d’Achille de la politique d’immigration québécoise.

Des difficultés existent surtout avec les différents ordres professionnels  même si des ententes ont été signées avec le Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles. Le Collège des médecins du Québec est le plus pointé du doigt en raison de son immobilisme sur la question du problème des médecins diplômés à l’étranger même si la question de l’intégration de ces médecins est une responsabilité partagée entre le gouvernement, le Collège des médecins du Québec et les facultés de médecine. En attendant que les différents acteurs arrêtent de se renvoyer la responsabilité de l’échec de l’intégration des médecins diplômés  à l’étranger, les chiffres continuent à parler d’eux-mêmes tristement.

Le problème des médecins diplômés hors du Canada et des États-Unis (DHCEU)

En 2009, après le premier tour de jumelage, 94 postes de résidence sont restés vacants alors que plus de 130 médecins diplômés à l’étranger avaient appliqué pour ces postes.

En 2008, après le premier tour, le scandale des 102 postes en résidence qui étaient restés vacants dans les quatre facultés de médecine du Québec (Université Laval, Université McGill, Université de Montréal, Université de Sherbrooke) a fait les manchettes dans les journaux.

Même constat en 2007 où « 87 postes en résidence étaient laissés vacants alors que 174 médecins diplômés à l’étranger dont le diplôme  avait été reconnu par le Collège des médecins du Québec étaient en attente de stage en résidence » comme le faisait remarquer la Coalition des associations de médecins diplômés à l’Étranger dans un communiqué en date du 17 mars 2009 où la coalition  « interpellait le gouvernement et les partis d’opposition du Québec ».

Tout en s’inscrivant dans le plan d’action gouvernemental « La diversité : une valeur ajoutée» du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles, cette campagne de sensibilisation et d’information arrive à une période où il faut moins que jamais cesser de marteler le discours de la nécessité de l’immigration et de sa nécessaire intégration. Les différentes données sur les immigrants de l’Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada sont là pour nous le rappeler.


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